Les p’tits gars de Flying Wild Hog se sont attelés au reboot de Shadow Warrior. Symbole des années 3D Realms, mais moins connu que son ainé Duke Nukem, le jeu sort en 1997 où il met en scène Lo Wang, un maître ninja, qui devra affronter des créatures démoniaques inspirées du folklore japonais.
La version 2013 reprend les grandes lignes du scénario, l’univers japonais qui avait marqué les esprits lors de la sortie du premier titre, le katana, l’humour trash et les litres d’hémoglobines.
Une histoire
Première bonne surprise et peut être la seule : il y a un scénario ! Il est distribué par animations « in game », par petites vidéos animées et se voit complété par des dialogues durant les phases de jeu. Lo et Hoji, notre « ami démoniaque » (aka notre ami imaginaire) qui nous accompagne durant tout le jeu, parlent beaucoup.
Un couloir
Autant vous le dire tout de suite : le level design est une catastrophe. Le jeu n’est qu’un long couloir sans grand intérêt, … Bref, avancer tout droit est à peu près la seule chose à faire. Parfois quelques subtilités vous seront proposées : revenir sur vos pas après avoir ouvert une porte, monter puis descendre un escalier, … Autant les AAA donnent souvent l’illusion d’un monde ouvert quand le jeu ne l’est pas, mais ici c’est complètement loupé.
Les niveaux sont peuplés de murs invisibles, de barrières de 50 cm par-dessus lesquelles on ne peut sauter, de pseudos labyrinthes, … l’effet couloir est maximum.
En une quinzaine d’années mes souvenirs ont eu le temps de s’altérer, mais le premier jeu semblait bien mieux construit. Appuyer sur des boutons, avancer tout droit et tirer dans le tas : une recette qui a fait ses preuves, mais qui fait pschittt dans ce Shadow Warrior nouvelle génération.
Une truelle
Graphiquement, le jeu propose le meilleur comme le pire, enfin souvent le pire. Mal optimisé, il fera chauffer votre carte graphique de façon étonnante. La cinématique d’introduction donne le ton : design à la truelle, formes découpées à la hache, problèmes de synchronisation/rafraîchissement de l’image lors de l’équation déplacement + nombreuses formes verticales, …
Le jeu offre à nos rétines un design carré, épais, avec une distance d’affichage frisant parfois la blague. Quand on se rapproche de certains « murs invisibles », en particulier dans la foret de bambous des premiers niveaux, c’est un florilège de collage de textures à la pelle sur des surface planes. On n’est pas loin des palmiers plats de Duke Nukem !
Clipping important, lumières bavant sous les murs, … c’est la théorie des vases:
Mais parfois on tombe sur des moments de grâce visuelle, et on se demande bien pourquoi l’équipe de prod a flingué le reste …
Des morceaux de cadavre et un humour qui tache
Heureusement, nous retrouvons l’humour « 3D Realms » (les travailleuses du sexe en moins), les allusions aux « classiques » du genre et de drôles de « petits gâteaux chinois » produisent un effet bonus. Il vous faudra un bon niveau d’anglais pour comprendre toutes les subtilités, ou activer les sous-titres (quand ils fonctionnent).
Contrairement à ce que nous propose le plus souvent l’industrie du JV (et c’est bien dommage – PEGI 18 oblige), Shadow Warrior vous offre lui le pouvoir de découper les vilains en petits morceaux, de les démembrer, de les décapiter, de les réduire en bouillie ! Le fun d’antan a trépassé : impossible de jouer au foot avec les têtes des ennemis comme dans Blood, impossible également de laisser des empreintes de pas après avoir marché dans de la bouillie d’ennemis.
Les premières sessions de massacre sont peu jouissives, mais gagnent en intérêt au fur et à mesure de la production, finissant par offrir quelques moments épiques.
Un katana, des guns et des combos
Pour massacrer les méchants qui ne manqueront de vous tomber dessus tous les 150 mètres (et dont certains ont des tailles imposantes), l’équipe de Flying Wild Hog vous propose un arsenal complet : katana, étoiles de ninja, pistolet, mitraillette, lance flamme, …
Un système d’augmentation est proposé autour de 3 axes : l’armement (plus de puissance, de précision, 2 armes en même temps, …), les pouvoirs et les compétences du personnage. Traditionnel et sans prise de risque.
Un dernier coup de katana
Comme vous l’aurez compris, ce reboot de Shadow Warrior ne m’a absolument pas convaincu. Quand je vois sur metacritic et sur les sites spécialisés français qu’il fait aussi bien que certains Call of duty, est très proche d’un Batman: Arkham Origins et fait jeu égal avec Arma III, je me demande si :
- Je traverse une phase d’aigritude prononcée
- Les testeurs sont des fans boys du premier Shadow
- ….
Dévasté par le loupage de Duke Nukem Forever, je me suis laissé aller le temps des soldes de noël sur steam pour faire l’acquisition de Shadow. Si ce dernier est bien mieux réalisé que son aîné, et propose un univers cohérent et un gameplay éprouvé, il n’est clairement pas à la hauteur d’une production 2013, malgré un prix en deçà de la concurrence.
Alors même si la boucherie est ici au rendez-vous, si vous aimez les jeux de couloirs sans saveurs foncez. Sinon retournez sur Serious Sam qui utilise les mêmes ressorts (couloirs-boutons-gros guns), mais qui lui déchire 😉
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