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Ma stratégie de sauvegarde de mes photos

Depuis que j’ai posé le doigt sur un déclencheur numérique, je n’ai eu de cesse de travailler à la sauvegarde de mes photos, ainsi qu’à leur tri. Il serait bien dommage de seulement laisser les fichiers numériques dormir froidement dans un coin de disque dur …

Un archivage au regard du temps

Attention spoiler alerte : il n’existe pas de solutions “numériques” parfaites pour entretenir votre fond de photographies digitales dans le temps et à moindre coût. La faute à l’obsolescence rapide des technologies, la multiplication des formats de données, les supports bardés de brevets propriétaires, le manque de suivi dans le temps par les industriels de leurs matériels, l’évolution des capacités de stockage … Imaginez le cas d’une collection de films en VHS, une collection de photos sur disquettes, … cela demande des pièces détachées en masse, un savoir-faire en bricolage, … Il est souvent estimé qu’une technologie numérique dispose d’une vingtaine d’années de durée de vie.

De grandes institutions comme la BNF tentent de trouver des modèles de conservation. L’industrie nucléaire quant à elle table sur une vieille technologie inventée entre autre par un certain Johannes Gutenberg, il y a plus de 600 ans : l’imprimerie. La solution du livre / album photo semble aujourd’hui celle offrant le ratio longévité / coût le plus bas. Un papier de qualité avec une encre haute tenue peut mener un ouvrage à vivre entre 500 et 1000 ans. Allez découvrir les belles possibilités offertes par Blurb dans le domaine du livre photo.

Ne nous laissons pas abattre, il existe néanmoins des possibilités numérico-électroniques, mais comme vous l’aurez surement compris, elles auront une durabilité court et moyen terme. A prévoir : renouvellement et évolutions régulières.

De multiples configurations possibles

Sauvegarder des données ouvre un champ de possibilités important en fonction du niveau de sécurité souhaité, de sa philosophie vis à vis des opérateurs privateurs, de son souhait ou nom de partager la donnée avec ses proches / clients / collègues, du budget dont l’on dispose, du temps / compétences techniques de l’utilisateur. On peut citer entre autre :

  • Sauvegarde directe vers “le cloud” : de Dropox à Google Drive / Google Photos, en passant par Hubic et OneDrive, l’embarras du choix est là. Vous pouvez à la fois sauvegarder et partager vos contenus (en complément : un comparatif chez lebigdata et tomshardware). Il existe également des services comme Amazon Glacier conçus dans l’optique de conserver ses fichiers pour le jours où une récupération d’urgence est nécessaire. Pas de partage, ni de travail en ligne sur les fichiers au programme. Dans le domaine, Backblaze est également une solution intéressante. Attention cependant à ces solutions : entre le manque de délicatesse de nombreux opérateurs au sujet de la vie privée de leurs utilisateurs, de l’arrêt soudain de certaines offres, de rachats inopinés changeant les conditions d’utilisation, de changements de stratégies surprise, … il faut parfois être agile pour migrer rapidement ses précieux contenus.
  • Sauvegarde au sein d’un serveur domestique, puis doublage de la sauvegarde dans le “nuage”.
  • Sauvegarde domestique puis réplication sur un serveur privé externe

Pour ma part, j’ai opté pour cette dernière solution.

Premier point de sauvegarde : le stockage et la sauvegarde à domicile

La première étape dans une stratégie de sauvegarde réussie est d’avoir un espace de sauvegarde en dehors de votre ordinateur de travail. Je suis d’avis de proscrire tout ce qui est supports amovibles (clefs usb, disques durs externes) : le risque de casse est relativement plus élevé que d’autres supports.

Avant de penser sauvegarde, il faut penser rangement. J’utilise la technique du classement temporel/chronologique. Un répertoire par années, à l’intérieur duquel on retrouve un répertoire par mois. A l’intérieur de ceux-ci on retrouvera un dossier par série. Je trouve que les classements de type événements / classement thématique (un dossier de base par type d’événement : mariage, soirée, balades, …) devient très rapidement illisible. Comme nous le verrons plus loin, j’utilise en complément un logiciel pour donner du “sens” et de “l’intelligence” à mes collections. Une fois la carte mémoire de mon APN (Appareil Photo Numérique) vidée sur mon ordinateur, une fois triées et rangées, mes photos sont copiées sur le NAS (Network Attached Storage – Serveur de Stockage en Réseau).

Il s’agit d’un boitier qui se connecte au réseau local, contenant une capacité de stockage et un logiciel d’administration. De nombreuses entreprises proposent des modèles, d’Apple avec sa TimeCapsule en passant par Qnap, Synology, Buffalo, Western Digital, … Pour celles et ceux qui souhaiteraient aller plus loin sur le contrôle du matériel et du logiciel de leur espace de sauvegardes, il peuvent se tourner vers des constructions maison ou  des distributions libres proposées pour certains NAS grand public.

Pour ma part mon premier périmètre de sauvegarde s’appuie sur un NAS Synology. Mon espace de stockage est construit autour de 2 disques durs configurés en Raid 1 : les données y sont copiées en “miroir”, c’est à dire qu’à tout moment, les 2 disques contiennent l’ensemble des données. Cela permet de palier l’un des grands dangers qui guette nos précieuses sauvegardes : la casse du support de stockage. La probabilité que les 2 disques cassent en même temps est relativement faible. On peut également, pour réduire encore plus les probabilités de crash, prendre 2 disques de 2 séries de productions ou de 2 marques (attention, il faut que les caractéristiques de vitesses et de tailles soient similaires, sinon le dispositif se limitera aux capacités les plus basses).

Pour automatiser la sauvegarde de mes photos de mon ordinateur jusqu’au NAS, j’utilise Cloud Station fourni par le constructeur. D’autres outils existent, comme l’excellent SyncBack. Ce qui m’a fait pencher du côté du logiciel Synology est sa capacité à faire du versionning (enregistrée de façon transparente plusieurs versions d’un même fichier, et pouvoir revenir à une version antérieure en cas de problème). Bien que le versioning impose une consommation d’espace possiblement plus importante, cela permet également de ne pas se retrouver à pleurer le jour où un ransomware aura crypté l’ensemble de vos données …

Second point de sauvegarde : à l’extérieur du lieu de stockage principal

Votre premier point de sauvegarde est en place. Mais que se passera-t-il en cas d’incendie, de vol, de sinistre, … ?

II est important de créer un point de stockage éloigné du premier afin de maximiser la protection de vos précieuses données.

Dans mon cas j’utilise un second NAS Synology monodisque pour le moment. Grâce à l’application Hyper Backup proposée par le constructeur, je peux en toute souplesse réaliser des sauvegardes programmées NAS à NAS.

Évidemment pour qu’une telle solution soit viable, il faut une connexion robuste. En effet, le poids des fichiers photos à tendance à prendre de l’embonpoint au fur et à mesure que la taille des capteurs progresse et que le format RAW se généralise. D’un à deux mégas par fichiers il y a une dizaine d’années, on se retrouve facilement avec des fichiers de 25 mo voire même 50 mo sur les réflexes haut de gamme.

Pour le partage des contenus, je panache entre les services cloud des GAFA et les options proposées par mon NAS (la fibre étant passée par là, elle a fortement changé la donne).

Comme évoqué précédemment, vous pouvez choisir un opérateur de solutions « cloud » pour ce second niveau de stockage.

Gestion et exploitation des collections à l’aides de logiciels

Encore une fois, une mise en garde me semble s’avérer utile : pour exploiter tout le potentiel de votre fond photographique, qu’il soit personnel ou professionnel, il faut utiliser un logiciel qui vous permettra d’ajouter tag/mots clefs sur vos précieux clichés, faire des présélections, des sélections thématiques, … mais encore une fois, nous sommes confronté régulièrement à la volatilité des décisions des éditeurs de logiciels. Les utilisateurs Apple ont eu par exemples, il y a quelques années, à faire le désagréable constat de l’arrêt de leur logiciel fétiche : Aperture. Chez Google même topo : l’éditeur annonce la fin de l’une des références gratuite et grand public : Picasa.

Pour ma part j’utilise Adobe Lightroom. La puissance des produits Adobe, sa souplesse, ses nombreux outils, ses imbrications avec les autres logiciels de l’éditeur en font un champion. Mais son prix peut être un frein important à son utilisation.

D’autres solutions existent de XnView à ACDSee en passant par les applications proposées par votre système d’exploitation. Vous trouverez une liste non exhaustive de possibilités ici. Picasa reste pour le moment encore téléchargeable.

Les galeries photos des NAS proposent souvent aussi des compromis intéressants bien qu’un peu lent, mais prenant en charge de nombreux formats. Chez Synology, Photo Station propose gestion des métas donnés, ajouts de tag, tri temporels ou en fonction de mots clefs…

Lightroom

J’ai commencé sur Photoshop Album (logiciel également disparu) avant de migrer sur Lightroom. J’ai ainsi au fil des années “cartographié” mes photos en identifiant sur chaque photo :

  • le lieu
  • la thématique / l’occasion
  • les personnes présentes
  • ..

Je peux ainsi facilement en combinant les options de recherche temporelle et par mot clefs retrouvé toute les photos de moi en mars 2012.

Des idées d’organisation de photos sous lightroom (mais ça marche aussi sur les autres logiciels pour les grands principes) :

Conclusion en chiffres

Et combien ça coute tout ça ?

  • Un NAS avec 2 disques dur de 3 To pour faire un joli Raid 1 : environ 400 € (exemple : Synology NAS DS216j + Disques WD)
  • Un Nas Apple AirPort Time Capsule : à partir de 350€
  • Un abonnement à un service cloud : à partir de 50€ / an à beaucoup beaucoup plus

Sauvegarder des données sur un NAS Synology : retour d’expérience

Ce billet vise à explorer quelques-unes des possibilités offertes par Synology pour la sauvegarde de nos précieux fichiers.

Préambule

Après une expérience loupée de « Personnal Cloud » avec le boitier français Lima, je me suis tourné vers des systèmes plus robustes et éprouvés depuis longtemps : les NAS (Network Attached Storage – Serveur de stockage en réseau).

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Le but premier de cette acquisition était, pour moi, de pouvoir sauvegarder 10 ans de photos sur une plateforme accessible en réseau, proposant une redondance de l’information (au travers du système RAID), offrant une gestion poussée des utilisateurs et fournissant un partage simplifié des contenus et automatisation des processus de sauvegarde.

Je pense qu’aujourd’hui, les producteurs de NAS grand public ont des propositions relativement équivalentes. Je me suis arrêté chez Synolgy pour la qualité de son interface et sa communauté francophone dynamique.

A noter que cet article repose sur l’utilisation d’un NAS 4 baies et d’une 2 baies de milieu de gamme.

A noter également que si l’aventure du stockage à domicile vous intéresse, ne perdez jamais de vu que l’une des grandes limites que vous rencontrerez réside dans le débit de votre connexion internet. En effet, pour tout ce qui se passera au sein de votre domicile, les échanges se feront par le réseau local à une vitesse confortable (entre 10 Mo/s et 40mo/s sur une installation gigabit). Par contre, le débit sortant d’une connexion ADSL dépassera rarement les 140 ko/s (1mo/s pour les heureux possesseurs de la fibre).

Pensez-y si vous avez comme objectif de transférer de gros fichiers vers « l’extérieur » depuis votre NAS.

L’intégration primaire d’un gros volume de données

Lorsque l’on vient d’installer un NAS et que l’on a déjà un gros volume de data que l’on souhaite y intégrer, les choses se compliquent rapidement.

En effet, comme évoqué plus haut, la vitesse relativement basse du réseau local va impacter fortement la durée de rapatriement des fichiers sur le serveur (dans mon cas avec près de 1.5 TO, le temps de copie se compte en jours).

La plupart (tous ?) des boîtiers proposent un port USB permettant de brancher un disque dur / clef usb pour une copie accélérée du contenu. Même si on gagne en vitesse (jusqu’à 100 mo/s réel en usb 3.0), la multiplication des manipulations (remplir le support usb, lancer la copie, vider, re-remplir, …) n’est pas des plus agréables. Pour ma part, j’avais opté pour cette solution. Mais je me suis vite trouvé confronté à des interruptions de copie avec File Station (l’équivalent de l’Explorer / Finder). Sans message d’erreur et sans avoir trouvé de fichier de log explicatif, j’ai rapidement abandonné cette solution. J’aurai pu gérer la copie avec le Terminal, mais à l’époque je n’y ai pas pensé.

J’ai fini par réaliser une copie disque à disque en SATA via ubuntu et les drivers Mdadm et Lm2 (procédure détaillée dans un post du forum synology). En quelques heures le transfert était complet. Un disque RAID ne se lit pas juste en le branchant sur votre ordinateur …

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Sauvegarde entre votre périphérique et le NAS : Cloud Station

Alors évidemment il existe de très nombreuses possibilités d’automatisation des processus de sauvegarde : des outils natifs Windows à la Time Machine d’Appel, en passant par SyncBack et autres softs dédiés ou un batch, … le choix est abyssal.

Ici je me limiterai à explorer l’outil que propose Synology : Cloud Station.

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Cloud station Drive, disponible pour Windows, Linux, Mac et smartphone Android et iPériphériques, propose une synchronisation bidirectionnelle (ou non, c’est au choix et dans le sens que vous voulez), entre le répertoire d’un device (au minimum) et le NAS. La mise à jour des fichiers, leurs ajouts ou leurs suppressions est directement répercutée (dans les limites de votre connexion). On peut imaginer avoir un répertoire qui serait identique sur smartphone, pc Windows et NAS. Peu importe le nombre de clients branchés (dans la limite supportée par le NAS), les changements se propagent rapidement. Je m’en sers pour sauvegarder automatiquement le répertoire qui contient mes photos sur mon ordinateur. Dès que de nouveaux clichés sont importés, la synchronisation débute.

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Son acolyte, Cloud station backup, quand à lui, propose une optique différente : ici pas de réplication entre devices, juste une sauvegarde en temps réel. Le programme sauvegarde les nouvelles créations de fichiers et de répertoires, leurs modifications, mais pas leur suppression.

Autant les applications sont parfaitement fonctionnelles, autant il existe – de mon point de vue, un problème au niveau du versionning des sauvegardes, et ce sur un point particulier : la place occupée par les versions plus anciennes. Ainsi, chaque fichier stocké sur le NAS, avec le versionning activé, disposera d’une copie d’usage et d’une copie de sauvegarde. Concrètement, vous importez un fichier, il prendra 2 fois son poids. Et cela augmente en fonction du nombre de versions stockées (jusqu’à 32). Embêtant. Ce système permet d’avoir une copie toujours à disposition rapidement, mais est grandement gigavore. Si seulement les versions différentes étaient stockées …

Sauvegarde entre plusieurs NAS : Hyper Backup

Vous avez plusieurs NAS Synology ? Vous êtes un peu parano comme moi ? Peur d’un incendie, d’un vol, d’un dysfonctionnement majeur du NAS ? Envie de sauvegarder un répertoire synchronisé avec Cloud Station drive ?

Hyper Backup est fait pour vous ! On est ici sur un outil s’approchant de Cloud Station Backup pour l’aspect « sauvegardes régulières programmées », mais avec un versionning élégant, construit autour d’une base de données qui n’enregistre que les modifications apportées entre les différentes versions. Un grand gain de place à la clef !

hyper backup

Pour ma part, je sauvegarde avec Hyper Backup le répertoire photo de mon NAS primaire,  sur un second NAS distant.

Comme pour les autres outils Synology utilisant un gestionnaire de versions, il est possible de faire tourner les versions en ne gardant, par exemple, que les plus significatives du mois et de la semaine passée.

hyper backup - synology

Sauvegarde avec des technologies traditionnelles, avec les géants du Cloud « en ligne » et de la sauvegarde « froide »

Reste une dernière possibilité proposée au travers d’Hyper Backup, de Glacier backup et de Cloud Station Cloud : la sauvegarde ou la synchronisation de répertoires chez de très nombreux opérateurs tels qu’Amazon S3 et Glacier, Hubic, DropBox, Google Drive, RackSpace, Microsoft Azure, … ou encore d’utiliser des technologies de transferts plus « traditionnelles » tel que Rsync, Webdav, Ftp, …

cloud sync

Idéal quand l’upload d’une connexion est limité et que l’on veut partager du contenu en toute convivialité en bénéficiant des grands débits des opérateurs internet.

Pour approfondir, avec l’univers Synology, dans les solutions proposées, vous pouvez adosser à vos sauvegardes gestion de groupes, contrôle de la bande passante, chiffrement (avec ralentissement des transferts, sauf processeur matériel dédié), …

 

Images : Synology, Wei-Te Wong, …