Le 22 octobre 2006, Ségolène Royal déclarait, lors d’une intervention à la Sorbonne, « qu’il faudra clarifier la façon dont les élus pourront rendre compte, à intervalles réguliers, à des Jurys Citoyens tirés au sort»1.
L’expression « démocratie participative » sera dès lors fortement ancrée dans la campagne présidentielle. L’internet « social » faisait ses premiers pas dans la sphère politique au travers d’un recours massif à la vidéo (dailymotion, youtube, ns tv, …), aux blogs, aux podcasts, aux réseaux sociaux (facebook en tête), … Mis à part sur quelques forums, et Désirs d’Avenir, il me semble que la démocratie participative n’a que peu joué, et l’ensemble des outils numériques n’ont été qu’utilisés à des fins de propagation virale des messages des différent candidats. En somme une communication verticale, ou l’interaction principale des partisans consiste à relayer l’info, les vidéos, ou au mieux en terme d’interactivité, à féliciter le candidat pour son génie.
Bien évidemment, les trolls, les débats stériles, ou les zones de contestations ont été nombreuses. Mais ce n’est pas vraiment l’idée dont je me fais de cette belle idée qu’est la démocratie participative, celle qui consiste à mettre en place « une forme de partage et d’exercice du pouvoir, fondée sur le renforcement de la participation des citoyens à la prise de décision politique ». Le numérique ne permet encore que difficilement un échange direct avec le politique.
Ces dernières heures on assiste à un franc succès en terms d’audience de la part d’un lip dub réalisé par les jeunes populaire. Mais on reste dans un schéma de communication traditionnel, pyramidal, où le sommet produit un contenu, et incite la base à le relayer. C’est ce que la nouvelle présidente du MJS évoque en disant que « Sarkozy, c’est Louis XIV avec un ipod ». Les vielles habitudes sont dures à perdre !
Alors qu’en 2007 la droite et de nombreux politiquent fustigeaient Ségolène et sa démarche de récolte au travers de Désirs d’avenirs, d’idées pour son programme. Ils semblent qu’ils aient fait marche arrière, et qu’a leur tour, ils succombent aux sirènes de la démocratie participative et du web social.
Alors qu’Alain Jupé est surement le premier grand bloggeur de droite (exil au Canada oblige), De Villepin est quant à lui le premier « entrepreneur » de média social de droite à succès. Même Sarko, s’il a été performant sur le web pendant sa campagne, n’a pas réussi à garder une telle dynamique une fois élu. A côté, on assiste à une monté en puissance de l’importance de Facebook et Twitter dans une certaine sphère de la communication politique. Pour rappel, 1/3 des français ne s’est jamais connecté à internet.
Et comme il faut être en permanence jeune, innovant, créer une fracture, aller de l’avant, rares sont nos dirigeants à évoquer le terme démocratie participative aujourd’hui. On parle de transparence, de mise en relation avec « le peuple », de se rapprocher du citoyen, …
Ces derniers mois on donc vu l’arrivé de médias sociaux politiques, où des désirs d’avenirs-like en série !
- http://www.villepincom.net/ : sous social go (on dirait du elgg au passage), Dominique De Villepin à mis en place son facebook-like, terreau fertile aux échanges, à la récupération et au test d’idée en période de disgrâce politique.
- http://notre.espoir-a-gauche.fr/ : Notre espoir à gauche (EAG, rien avoir avec l’équipe de foot), c’est le réseau social issu de la motion de Ségolène au congrès de Reims. Quelques photos ici.
- http://epicentres.fr/ le nouveau centre s’y est également mis.
- http://www.lescreateursdepossibles.com/ L’UMP détracteur de la démocratie participative, nous la fais à 200% avec une plateforme où chaque adhérent peut venir proposer un élément de programme (appelé ici un nécessaire) qu’il souhaite voir abordé. Le site aurait couté 5 millions d’euro (la sommes semble disproportionnée – et je ne retrouve plus le lien source :/ ). Site réalisé par l’agence de http://www.isobar.net/.
Après un teasing … chaotique et « le vol des noms de domaine » (ah bon, il fallait les réserver ?), la plateforme qui aurait dû ouvrir il y a 2 mois ressemble à ça :
Les créateurs de possibles ? Un gros bon recyclage de Désirs d’Avenir, avec une grosse couche design par-dessus !
Pour le moment, c’est vide, la beta test semble avoir du mal à trouver son public. Facebook et Twitter ont fortement entamé le potentiel d’intérêt de tels outils me semble-t-il. Idée du jour : faire une appli fb « Les créateurs de possibles ». Avec 1 ou 2 kikou/Lol c’est le succès assuré. Attention aux mauvaises surprises en termes de propositions des particpants. En effet, il ne semble pas trop difficile de faire passer une idée, en s’inscrivant nombreux pour la pousser en avant. Du bon lobbying 2.0. Aller qui ça tente un raide « On réclame la suppression d’Hadopi » ? Si c’est comme sur le site du ministère de l’intérieur lié au débat sur l’identité nationale, il est fort à parier que les proposions non conformes aux idées du partie disparaissent rapidement. Modo, quel beau métier !
J’ai du mal à imaginer aujourd’hui une mobilisation forte pour les régionales sur ces réseaux. Pour les prochaines présidentielle par contre, ça risque d’être le raz de marée, …
Ce qui me pose question, en vrac:
- Quoi qu’il en soit, ce ne sera qu’une infime partie de la population française qui sera présente sur ces plateformes, et les contributeurs actifs seront encore bien moins nombreux ;
- Au vu du faible succès rencontré par l’opération annoncée sur Brave patrie, je m’interroge sur les réticences de mes concitoyens à exprimer leurs opinions politiques en public. J’y vois un frein à l’adoptions et à la participation de ces derniers ;
- Cela amènera-t-il une plus grande transparence ? Cela n’en est pas moins, sur …
Et vous que pensez-vous de cette démocratie participative réchauffée, finalement peu innovante, mais qui assaisonné au Web 2.O risque de faire chavirer les cœurs ?
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